lundi 9 novembre 2009

Favoriser l’accès à la fonction publique des ultramarins

[Publié le 2 mars 2009]


En 2025, l’accès à la haute fonction publique sera facilité pour les Français de l’Outre-Mer, indépendamment de toute mesure de « discrimination positive ».

La crise que connaît actuellement l’Outre-Mer français met sur le devant de la scène beaucoup d’anomalies que rencontrent au quotidien nos compatriotes ultramarins : produits de base de la vie quotidienne plus chers qu’en métropole, concentration du pouvoir économique en Martinique entre les mains d’une minorité de la population (les Békés, population blanche descendante des anciens esclavagistes qui ne se mélange pas avec le reste des Martiniquais), etc.

Indépendamment du phénomène des Békés, une autre anomalie ultramarine consiste dans le quasi monopole des postes de haute responsabilité entre les mains de Français métropolitains, la plupart du temps blancs.

Il ne s’agit ici nullement de remettre en cause la compétence de ces Français métropolitains, mais simplement de s’interroger sur les effets pervers de l’incapacité de la République Française à permettre l’émergence d’élites locales dans les départements et collectivités d’outre-mer.

Déjà que les livres sont actuellement plus chers à Fort-de-France, Cayenne ou Saint-Denis de la Réunion qu’à Limoges, Besançon ou Paris, comment un ultramarin qui aimerait préparer un certain nombre de concours de la fonction publique, et notamment de la haute fonction publique (ENA, Assemblées Parlementaires, Administration Territoriale, Directeur d’Hôpital, etc.) peut-il sérieusement l’envisager quand la plupart du temps les centres de concours se situent exclusivement en métropole ? Admettons qu’il puisse être possible d’imaginer qu’un ultramarin effectue un déplacement en métropole pour passer cinq épreuves écrites concentrées sur une semaine, la même chose serait-elle envisageable pour passer cinq épreuves orales d’admission étalées sur un mois qui impliqueraient soit plusieurs déplacements Outre-Mer/métropole dans le mois, soit un long séjour en métropole qui n’est pas toujours professionnellement possible ?

En 2025, chaque concours administratif, notamment pour l’accès à la haute fonction publique, sera davantage accessible qu’actuellement par au moins un centre de concours dans un département ou une collectivité d’outre-mer. Un système de « centres de concours tournants » pourrait être conçu, afin que chaque collectivité d’outre-mer puisse au moins une fois tous les cinq ans accueillir un centre de concours. Grâce à de telles mesures, des élites locales ultramarines verraient naturellement le jour, indépendamment de toute mesure qui pourrait être qualifiée de « discrimination positive ».

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